Initiation, découverte de soi et travers possibles ; Témoignage ! (8)

Publié le par eveilenesprit


Dans ce temple, quelques uns réalisèrent assez rapidement le combat dans lequel j'étais mais nul n'osait me dire clairement ce qu'il en était et comme celui qui m'y avait invité se trouvait en France au moment de mon arrivée, quand il est rentré par la suite, il a été pris comme par le mouvement général et s'est tu !
On m'a dit par la suite que je faisais peur, je le crois volontiers quand je repense à tous ceux qui se détournaient à mon passage, comme pris d'effroi, alors que moi j'en ressentais un orgueil démesuré ! 
Les jours passèrent, puis les mois avec des hauts et des bas, il eu même une époque où le courant ne passait plus entre moi et ceux de mon nouveau temple, essentiellement du fait de mon arrogance, je savais TOUT et j'étais le TOUT, que d'arrogance de ma part, je ne m'en rendais plus compte moi-même, ce n'est que retrospectivement que je m'en suis aperçu.
Moi qui avant de voyager en esprit avait toujours été des plus inoffensifs et des plus calmes aux dires de ceux qui me croisaient ! 

Néanmoins, après presqu'une année sur place et alors qu'il devenait nécessaire que je sache si je devais prendre une seconde année de mise en disponibilité ou non, la première parvenant à sa fin, je commençais à retrouver un peu de lucidité et à m'interroger sérieusement sur ce que j'avais réalisé de positif sur le plan spirituel depuis que j'étais-là et le bilan était terrible, rien de concrêt par rapport à mes motivations de départ, du moins sur le plan spirituel !
Alors je commençais à réaliser la vanité de ma croisade contre "l'anti-amour", moi qui espérait seul parvenir à le vaincre en lui renvoyant ses méthodes, je réalisais l'impossibilité de pareille mission seul contre tant de gens et aussi que je me mettais moi-même en défaut vis à vis du Kimuntu, de la Mâat, de la Loi d'amour.
Alors ce fut la perte de confiance intérieure, je comprenais que je devais faire machine arrière mais avais peur, compte tenu de cet univers de loi de la jungle que j'avais découvert, je ne voulais pas souffrir et me laisser malmener, pourtant j'avais conscience d'être au pied du mur, il me fallait choisir. 
Ou bien je devenais un guerrier de l'ombre ou bien je revenais au Kimuntu, à la Mâat, à la Loi d'amour mais il fallait en payer le prix en connaissant une période de rédomption au cours de laquelle je devrais payer le poids de mes ripostes nombreuses et disproportionnées durant au moins deux années et huit mois !
Il me fallu moins d'une semaine pour me décider, je ne pouvais servir autre chose que la lumière, que deviendrais-je sans Nzambia Mpungu, le Créateur ? 
Alors je me rendis au temple et confessais mon désarroi, là on me répondit qu'on savait tout cela et qu'on attendait que je comprenne par moi-même.
Le même jour, par le biais d'un mbikudi, les bibas et mbajis za Kongo demandaient qu'on me mit à l'intérieur d'un cercle formé par quatre frères, cela devait durer trois jours et commencer dès le lendemain ; à chaque séance, ils m'entouraient tout juste et ne me touchaient pas, pourtant je sentais que quelque chose était fait sur moi, des palpations invisibles, l'un d'entre eux, "mbikudi", nous dit que les esprits agissaient par eux-mêmes, je n'en doutais pas pour ma part moi qui en ressentais nettement les effets et c'est ainsi que cela se passa les trois fois. 
Dès le premier jour, je me sentais comme allégé d'un grand poids en repartant chez moi et je sentais qu'on me regardait différemment, je n'agressais plus qui que se soit du simple regard.
Mais c'était sans compter avec les forces obscures ! Elles entendaient bien me faire basculer de leur côté, alors la nuit du premier jour, les agressions reprirent de plus bel à mon égard, à tel point qu'à un moment donné, je dois bien l'avouer, je pris peur, alors je ripostais.
Cette fois-ci puisque mes "lois" n'étaient plus en vigueur, à ma demande, je dû formuler des requêtes adaptées à la situation, ensuite j'ai eu un semblant de paix pour dormir, mais je savais que j'avais failli. 

Le lendemain matin, en repartant au temple pour la deuxième séance, mon regard étai redevenu agressif, je me sentais désespéré et m'en contais aux frères du temple, le plus avisé me dit alors que pour que cela fonctionne, je ne devais plus répondre à quelque attaque que se soit, en quelque lieu ni en quelqu'endroit que se soit !
Ces séances de remise dans la voie du Kimuntu, la Mâat ou Voie d'amour ont duré trois jours succesifs et au dimanche suivant, un mbikudi parla de nouveau pour me donner devant tous trois commandements, de la part des hautes instances, qui devaient me servir dorénavant de règles de conduite en toute circonstance et tout lieu !
Il s'agissait de marcher toujours avec le Coeur, dans la Vérité et la Confiance, Conviction ou Foi (kiminu en Kikongo) ; il fut rajouté aussi que je me fasse dorénavant plus humble, que je me retire de l'état d'arrogance excessif dans lequel je m'étais retrouvé pour redevenir moi-même !
Le même jour nous fût également demandé à tous d'entrer, à partir de ce jour-là, dans une phase de "mvilukulu", de transmutation intérieur, ce qui suppose à la fois changement et transformation intérieur ; pour ce faire, il nous fut remis dix recommandations (Cf le texte "pourquoi combattons-nous ?). 
C'est ce premier message que je devais porter à tous les groupes ngunza de France, mais très vite je compris que je me devais de le faire à tous, ngunza ou non, par les voies qui me permettent de saisir le plus grand nombre ; c'est peu de temps après également que je reçus le message sur la nouvelle manière de demander pardon désormais après une longue méditation sur le pourquoi je ressentais encore de la culpabilité en moi vis à vis de mes actes d'égarement passés !
Depuis lors, davantage qu'auparavant, quand je médite sur une question précise, la réponse me vient assez rapidement, évidente, comme si elle avait toujours été en moi mais que je n'avais pas cherché à la connaître, ne l'avais jamais sollicitée. 

Par la suite je compris pourquoi j'en étais arrivé-là, comme si je n'avais plus de volonté en moi, j'appris que lors de mon passage à Libreville, mon esprit avait été "emprisonné", je ne sais ni où, ni quand (au moment du premier, du second ou du troisième voyage en esprit), ni comment et que j'avais été par ailleurs "attaché", c'est à dire mystiquement retenu quelque part de sorte que je ne puisse plus du tout évoluer en esprit. 
De telle manière en tout cas, que je pouvais être "manipulé" à distance, certains qui en avaient les facultés pouvaient me voir où que je sois et agir sur moi comme bon leur semblaient.
A partir de là, j'étais en proie à des peurs comme je n'en souhaiterais à personne, toujours dans la nuit alors que tout le monde dors, j'étais réveillé par je ne sais quoi et j'avais une angoisse atroce, à peine contrôlable, la seule chose qui me faisait résister à l'envie de crier, c'est que j'avais l'impression que si je cédais à la panique, je ne m'en remettrais plus et allais sombrer dans un univers incontrôlable, voire dans la folie.
Curieusement je cheminais souvent avec cette crainte en tête, comme si elle était alimentée, en réalité la peur était devenue mon quotidien, les moments de non-peur étaient si rares en moi qu'ils me semblaient anormaux, pour moi la normalité était devenue la peur permanente, probablement le résultat de mon esprit "pris en otage" je ne sais ni où, ni quand, ni comment.

Paralèllement, je continuais mes passages cette fois régulièrement chacun des trois jours où un culte avait lieu, avec de nombreux évènements vécus en ces circonstances, je me souviens au cours d'une nuit de veillée de prière, on me mis de nouveau au milieu et là une soeur à la fois mbikudi et kisadi (docteur en esprit) se mit à intervenir un peu partout sur mon corps comme pour en extirper je ne sais quoi avec des cris forts.
Une fois, au cours d'une autre veillée de prière, il nous fut dit que "le feu était grand mais qu'il n'y avait qu'une seule branche pour l'alimenter", toujours de la part des invisibles (esprits) et par le biais d'un mbikudi.
Une autre fois, en pleine veillée de prière, il me fut demandé par le biais d'un de nos mbikudis : "tata Luzolo, ne penses-tu pas qu'il vaut mieux éliminer tous ces malfaisants de l'ombre ?", je répondis bien sûr que non et qu'il fallait au contraire les encourager à rejoindre le Kimuntu, la Mâat, la Voie d'amour, cela c'était avant que je ne renonce à ma "croisade" contre le mal ; sans doute une manière pour les invisibles de susciter en moi le declic vis à vis de mon attitude à ce moment-là !

Au cours du mois d'août 2010, il nous fut demandé d'effectuer un pélerinage devant la tombe de Bueta Mbongo, un des grands archanges de Kongo, qui avait lutté contre les colons et s'était vu tranché la tête après qu'on eu capturé sa soeur et menacé de la tuer s'il ne se rendait pas.
Sa tombe se trouve à quelques centaines de kilomètres de Brazzaville, c'est ainsi dans la voie Kongo, il y a parfois lieu de se rendre, sur invitation des invisibles, en certains endroits chargés de symboles, mais qui ne sont pas seulement de simples symboles ; d'aucuns disent que c'est ainsi qu'on s'ouvre à certaines dimensions dans cette voie-là et nous devions être de retour au soir du 14 août, la veille de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de bien de nations africaines.
C'était la deuxième fois que nous nous rendions là-bas depuis que j'étais de retour à Brazza, mais cette fois-ci, il nous fut demandé de ne pas consommer de mets à base de sel ou certains autres aliments comme le lait, le beurre, le sucre..., et, pour ceux qui avaient un compagnon ou une campagne, de ne pas avoir de rapports sexuels durant quinze jours avant le départ.
Durant la phase de préparation, les invisibles parlèrent par le biais d'un mbikudi pour dire que seuls sept parmi nous seraient en mesure d'aller jusqu'au bout de la démarche, mais le jour venu, nous étions huit avec le frère retraité qui était rentré entre-temps de France, alors qu'il était absent au moment où nous avions commencé notre préparation, purification en réalité...

Nous devions marcher à pied, comme d'habitude, mais pied nus, ce qui était peu courant, depuis Brazzaville jusqu'à Kimpanzu, les choses étaient assez simples tant qu'il ne faisait pas encore nuit, mais une fois la nuit venu ce fut une autre affaire, ne sachant sur quoi l'on posait le pied.
Parvenu à Linzolo, le frère retraité, qui avait pourtant l'habitude de ce genre d'activité, n'en pouvait plus, si bien que nous dûmes attendre là avec lui qu'un bus le ramène sur Brazza quand ce fut fait, nous avions perdu plus de trois heures !
C'est vers la nuit que nous arrivâmes, sur le coup des vingt et deux heures passées, finalement à Kimpanzu, entre temps, je m'étais ouvert le bas du talon d'Achille du pied droit et devais marcher désormais de façon inhabituelle, tant et si bien qu'en deux jours non seulement la petite blessure qu'il y avait là devint considérable faute de soins mais en même temps, sur la route de retour en raison de ma démarche, je parvins à me blesser le haut de l'autre pied par brûlure à la lanière de sandales quand je fus autorisé à en porter en raison de mon état. 

Dès lors que nous sommes parvenus devant la tombe de Bueta Mbongo, nous y fîmes d'abord une prière commune, ensuite une mbikudi parla au nom du grand archange pour nous dire que c'était la première fois qu'un groupe venait vers lui en ayant satisfait à toutes ses exigences, puis chacun devait s'y retrouver seul avec une bougie à laisser allumée là après avoir formulé ses requêtes, je fus le premier à passer.
Dès le moment de mon arrivée devant cet endroit, je me sentais transporté, dans un état second, je ne devais plus le quitter.
Je pensais que cela était uniquement intérieur, mais apparemment non car parvenu à Nganga Lingolo, sur la route de retour, à quelques kilomètres de Brazzaville, nous fûmes autorisés à prendre le bus d'autant qu'il commençait à faire nuit. 
Dans le bus, je ressentais une telle chaleur, si inhabituelle, jamais vécue auparavant, chaleur et paix se mélangeaient en moi et je me sentais débordant d'amour, mais d'amour...et ceux qui étaient devant nous ne pouvaient s'empêcher de se retourner pour nous regarder... 
A notre arrivée à Brazzaville le reste du dibundu nous attendait comme il était convenu, il faut dire que pendant les deux jours de notre absence, tous ceux qui le pouvaient y venaient dormir, c'est ce qu'avaient voulu les invisibles qui nous avaient convié à ce pélérinage.
Nous fîmes donc une veillée de prière ce soir-là et, il fut dit les résultats de notre "démarche" pour chaque participant, mais aussi par rapport à ce qui avait motivé notre démarche sur le plan collectif... 


Luzolo 

Publié dans Spiritualité

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