L'initiation, la découverte de soi et les travers possibles ; témoignage (1)

Publié le par eveilenesprit




Un jour d'avril 2006, arès mult tergiversations, je vais à Roissy prendre l'avion destination le Gabon, plus précisément Librevile où j'ai rendez-vous avec une dame que j'ai contacté prélablement par téléphone et connue par une émission sur Africa1 du journaliste Patrick Nguema Ndong. 
Le voyage se déroule sans problème, j'arrive sur place vers les quatre heures du matin après une escale sur Douala de quelques longues heures, fort heureusement passée à l'hotel par les bons soins de la compagnie Camair qui m'y avait emmené ! 

Pour me recevoir à l'aéroport de Libreville, la dame avait délégué un de ses adjoints, nous montons en taxi, direction le PK21, où nous arrivons assez vite compte tenu du très peu de circulation à cette heure-là, la course est à mes frais bien sûr ! 
On me conduit d'entrée dans une chambre où je croise un homme d'un certain âge, la soixantaine, grimé de blanc partout sur le corps, y compris sur le visage, j'ai un mouvement de recul vite maîtrisé, tant je le prends pour un fou, d'autant que pour toute tenue, il ne porte qu'un pagne attaché autour de la taille et que le torse est pleinement nu. 
De plus, j'ai beau dire "bonjour MR", par trois fois, aucune réponse de sa part, alors qu'il m'entend bel et bien, comme en témoigne son regard fixé vers moi, cela dure jusqu'à ce que mon accompagnateur me dise de glisser une pièce de monnaie à ses pieds et d'attendre qu'il aie mis ses deux pieds sur celle-ci. 
Ce que je fais et après que ce monsieur aie effectué le cérémonial nécessaire, il répond enfin à mon salut et se présente, j'ai appris par la suite que c'est ainsi, quand on est mbanji, futur "initié", on se pare de la sorte et doit se conduire ainsi. 
Comme nous sommes compagnons de chambrée, nous devisons longtemps durant toute la nuit et je suis surpris de voir que nous avons les mêmes préoccupations, à propos du gâchis dans les gouvernements noirs et en Afrique et partout ailleurs dans le monde, ainsi que sur le désarroi et le malaise au sein des populations noires. 
Cette proximité de centres d'intérêts me mets de plus bel en confiance, il m'explique alors que lui-même doit "voyager" le surlendemain. 

La nuit passe vite, je dors très peu, une heure au plus, d'autant que je suis réveillé dès les six heures du matin, à partir de là, les choses vont vite. 
Tout d'abord, après une douche, je prends le petit déjeuner avec la dame qui m'a reçu que je vois alors pour la première fois, ainsi que tout le petit monde qui virevolte autour d'elle, ils sont bien une bonne dizaine, occupés de part et d'autre à des activités diverses. 
Certains sont ses enfants, elle en a neuf qui vivent tous là, d'autres sont ses employés et d'autres de simples passants, sans compter ceux qui viennent se faire consulter car elle reçoit aussi dans ce cadre-là, elle consulte puis propose une procédure de soins en traditionnel. 
D'ailleurs la plupart des gens qui viennent chez elles sont conduits par la maladie, comme elle me l'apprend elle-même, le colonel, puisqu'il s'agit d'un colonel de l'armée gabonaise, avec qui je partage ma chambre et moi sommes les seuls qu'elle reçoit depuis le début de son ministère qui ne sommes motivés que par une quête spirituelle ! 

Aussitôt le petit-déjeuner fini, nous voici parti à une bonne dizaine vers une destination inconnue dans un 4X4 à seulement trois places assises en cabine et tout le reste, dont moi, doit s'installer à l'arrière dans le côté "fourgonnette" ; je n'ai pas l'habitude, c'est pour moi un vrai calvaire, nous sommes régulièrement soulevés par les cahots de la route, dûs aux bosses et autres nids de poule ! 
Nous arrivons enfin, après pas loin d'une heure de route, en pleine brousse et devant un beau paysage tout naturel avec une belle rivière pas trop profonde, c'est là que je dois devenir mbanji, postulant à l'initiation....


Luzolo

Publié dans Spiritualité

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